Ces portes des marais qui même fermées restent toujours ouvertes.
Que quelqu'un, aux Etats-Unis regarde ce blog... C'est normal. Enfin c'est compréhensible. Au Canada ? C'est plus exotique, mais bon. Par contre que quelqu'un, à Singapour soit tombé sur ce blog... Et si seulement cette personne avait laissé un message...
Comme un château tombe en miroir dans la Loire, un arbre paisible se regarde.
Il se penche sur un passage d’eau lente. Ni la source ni la cascade n’existent, pas plus que la mer à venir : il est seulement là, dans la forêt.
L’arbre ne cherche pas son chemin d’immobilité, il se penche.
Ses feuilles se noient dans une palpitation de novembre. Elles vont chercher sur l’eau la branche, d’où elles tombèrent, dans un instant de silence.
Par très grande délicatesse envers l’arbre qui les à portées, les feuilles prennent sur l’eau cette même place : l’arbre ainsi ne se voit pas vieillir.
Arrivant à Paris j'étais la Charentaise, allant à La Rochelle j'étais la Parisienne. A Berlin, Française. A paris de nouveau, Rochelaise, en Bretagne : Parisienne encore, en Provence ; Bretonne. Comme un temps de retard pour ceux qui tentent de me suivre dans mes voyages personnels. Et je continue de croire que je suis de là où je vis, au moment où j'y suis, même si je n'y vis pas bien !
Si un jour "ils" m'obligent à dire d'où je suis, d'où je viens, je finirais par dire que je suis de là. Pour avoir enfin la paix. Je suis de ces gris soulignés de couleur. D'un temps où les cabanes avaient la couleur des bateaux en bois, avant le métal gris. Du temps où les cabanes avaient, comme les bateaux, droit au goudron pour les protéger du sel, de la mer, du vent, du temps.
Et pourtant, quand je suis "là", dans ces marais que j'aime... je ne me sens pas spécialement de "là" et pour ceux qui y sont nés, sur, je suis une "étrangère".