Au début de leur installation au bord de la mer, les
Pélébémés auraient aimé savoir s’il y avait d’autres Pélébémés de l’autre côté…
de la mer.
Mais comment faire ?
Un jour à la grande marée du printemps, Marie-Anne (une
Pélébémée pleines d’idées) lança une bouteille à la mer.
Dans la bouteille elle avait mis quelques coquillages, des
bouts de bois, des bouts de riens, des tas de tout.
Quelques semaines plus tard la bouteille revint sur la
plage.
Marie-Anne recommença le mois suivant, la bouteille, tel le
chat, revint.
Et le mois suivant et le suivant encore.
Mais celle qui partit avec la marée du soliste d’hiver ne
revint pas. Jamais.
Pendant des années les Pélébémés mirent à l’eau des
bouteilles à la grande marée de décembre.
Aucune ne revint.
Pas de réponse non plus, d’ailleurs.
Impossible de savoir si leurs bouteilles avaient été vues,
ne serait-ce par un humain, un chien, un gamin… Impossible de savoir si
quelqu’un avait tenté de répondre à leur message…
Mais les Pélébémés dont je vous parle sont des lutins très
têtus, très.
Et ce qui les premiers temps fut une tentative de rentrer en
contact avec d’autres Pélébémés, de l’autre côté de la mer, devint une coutume
joyeuse.
Ainsi tout au long de l’année lorsqu’un Pélébémé est invité
chez un ami-lutin il apporte une bonne bouteille de vin qu’ils sirotent
gentiment en se racontant des histoires.
Une fois la bouteille vide ils la remplissent de ces petits
riens qui font le quotidien, un coquillage, un petit galet peint, un bois de
bois, une pomme de pin, une plume…
En fin de soirée, bien éméchés et très guillerets, ils
décident d’un petit mot à joindre à tous ces petits riens puis referment la
bouteille et la gardent en attendant la marée de décembre.
Toutes les bouteilles partent ensemble.
Encore une occasion de se retrouver pour faire bonne
ripaille et forces rigolades.
Les bouteilles s’évertuent à ne jamais revenir. Les
Pélébémés n’attendent plus de réponse depuis qu’ils ont cessé de mettre des
questions dans les bouteilles.
Et une fois tous les bons souvenirs de l’année partis en
mer, il ne reste plus aux Pélébémés qu’à s’inventer d’autres festivités pour
refaire le stock pour l’année d’après.
Une belle occasion de s’inviter pour de bons
moments, tous au long de l’année.
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